Conférences : Changement climatique, des idées concrètes pour notre planète

Révolutionner nos pratiques pour préserver notre santé et celle de notre planète. 

De 10h30 à 12h15, Yekbun Gürgoz, consultante pour la Coalition pour le Climat et l’Air Pur, Jacqueline Collard, de l’association Santé et Environnement en Rhône-Alpes (SERA), Mathieu Ruillet, Groupe Énergies Renouvelables Environnement et Solidarités (GERES) nous parlent de la manière dont nous pouvons, et devons, changer nos pratiques afin d’endiguer la destruction de notre écosystème.

Chaque année, la pollution de l’air fait 7 millions de morts. Les émissions de particules fines à l’origine de ces décès figurent également parmi les principales contributrices au changement climatique. En matière de climat et de santé, les pays du Nord et les pays du Sud sont interdépendants, mais collectivement, ils peuvent réduire la pollution de l’air.

Quelles pratiques et technologies pour préserver notre environnement ?

Trois organisations engagées pour préserver notre santé et notre écosystème

Ce matin avait lieu la première table ronde de la Semaine de la Solidarité Internationale, sur le thème des technologies écologiques et des pratiques innovantes contribuant à préserver notre santé tout comme notre environnement.

Le but de la conférence est de diffuser un message encourageant en présentant des mesures concrètes visant à lutter contre les émissions de polluants.

L’ONG Groupe Energie Environnement et Solidarité, présentée par Mathieu Ruillet, entreprend ainsi d’assurer une transition écologique dans des pays en voies de développement. En remplaçant progressivement les instruments domestiques de cuissons traditionnels, il s’agit d’inciter les foyers à se tourner vers des pratiques à faibles émissions de gaz toxiques. L’enjeux est notamment de protéger les populations exposées aux combustions de bois et de charbon, productrices de particules nocives. Ces pratiques dangereuses concernent la moitié de la population en Asie et près de 4,3 millions de morts prématurées dans le monde. Il s’agit aussi de respecter les filières économiques locales engagées dans la production et la distribution des combustibles ou des foyers polluants, en leur permettant de préserver leur activité tout en promouvant des pratiques plus propres. Reste la problématique du coût : au Cambodge, le foyer à gaz équivaut à 20$, tandis qu’un cuiseur Mong s’obtient pour 1,50$, et est donc bien plus accessible pour la population locale. Les résultats de l’ONG sont cependant remarquables : économies monétaires, moindre combustion de bois, progrès sociaux… C’est l’une de plus grandes réussites en terme d’impact, de durabilité, et de population concernée.

Yekbun Gurgoz s’est engagée au sein de la Coalition pour le climat et l’air pur et dans le cadre des programmes pour le développement de l’ONU, à réduire considérablement les polluants dits de courtes durées. Moins connus que le CO2, mais tout aussi nocifs pour la santé humaine, l’agriculture, et le climat, ces polluants proviennent des systèmes de cuissons, du chauffage, ou encore des frigidaires. Les polluants à courtes durées sont responsables impactent considérablement la santé, l’agriculture et le climat. Plusieurs mesures soutenues par la coalition pourraient pourtant permettre de réduire considérablement les émissions de carbones noirs et de méthanes (jusqu’à 40 % 2015) et éviter jusqu’à 2 millions de morts prématurées : meilleur traitement des eaux usées, remplacement du chauffage au bois et au charbon, réduire les incinérations…

La présidente de l’association SERA – Santé Environnement Rhône-Alpes – Jacqueline Collard, propose de revenir sur les tenants du confort occidental et leurs conséquences locales et globales en terme de déforestation, de sécheresse, ou encore de pollution des eaux et de l’air. C’est une donnée évidente et pourtant importante à rappeler : la masse des polluants produite par les foyers et les industries est présente et parfois visible dans l’air de Lyon. La région Rhône-Alpes est l’une des plus polluées de France, et ne répond aucunement aux recommandations de l’OMS. Or, la diffusion des particules fines en ville, responsable de la mort de 2 millions de personnes dans le monde, est particulièrement nocive pour la croissance des enfants, ou encore des bébés dans les poussettes, plus bas et donc plus exposés que les adultes aux émissions de gaz. Il s’agit donc de repenser de manière globale les modes des transports, les pratiques industrielles et agricoles… mais aussi au sein des foyers les modes de chauffages et l’utilisation des produits d’entretien. La loi sur la transition énergétique propose plusieurs innovations permettant une amélioration de la qualité de l’air : fonds pour le solaire, aides pour responsabiliser les pratiques, primes sur les bonnes pratiques…

En conclusion, il est notable que les populations du sud, souvent concernées par les bouleversements climatiques, soient de manière globale extrêmement propre comparées aux pratiques occidentales : le continent africain n’est ainsi responsable que de 2 % des émissions de CO2. Leurs efforts sont considérables, à nous de nous montrer à la hauteur !

Mathis Buis